MINA AGOSSI DANS LES ARENES DE MONTMARTRE ET DAOUD DAVIS WILLIAMS AU SUNSIDE A PARIS

Mina_Agossi_004-ea0a4Je vous annonçais récemment le concert de Mina AGOSSI, chanteuse de Jazz et membre actif de l’UGDO-France. Pour cet évènement très important pour Mina (elle m’en a parlé à plusieurs reprises), j’aurais consulté les oracles pour savoir si tout allait bien se passer et dans les meilleures conditions si j’étais à Ouidah. Hélas ! Je n’y étais pas. Alors, j’avais fait confiance à mon petit doigt qui me demandait de répondre favorablement à cette invitation de Mina. Après tout, il fallait un témoin de la scène.

Sur Paris, ce mercredi 22 juillet, le temps était couvert. Les arènes par définition sont un amphi théâtre à ciel ouvert. Les gladiateurs doivent être en contact direct avec le ciel ou avec les Dieux pour pouvoir les implorer le moment venu. On ne sait jamais. Alors que se passerait-il s’il pleuvait ? J’aurais parcouru 120 km (Orléans-Paris) pour rien ?

Une heure avant le concert, une pluie d’une intensité rare s’abattait sur la ville. Les pluies tropicales de Ouidah ou d’ailleurs n’avaient qu’à bien se tenir. La concurrence était lancée. Les organisateurs s’affolaient. Des centaines de spectateurs déjà en file d’attente ne bronchaient pas sous la pluie même s’ils risquaient une bronchite. Une question taraudait les esprits : faut-il annuler le concert ?

Les organisateurs (encore eux) demandaient à consulter, non pas les oracles, mais les services météorologiques de Paris. Il était 20h30. Le verdict tomba. Il y aura des trombes d’eau encore pendant dix minutes. Que ce fut long une dizaine de minutes sous la pluie avec l’angoisse d’une annulation possible. Et elle s’arrêta en effet à 20 h 40. La porte voix des organisateurs annonçait l’accord des artistes pour monter sur la scène (elle est couverte). Il restait un dernier obstacle : le test du matériel. Il sera positif. Une distribution de Poncho (toile plastique jetable avec capuchon, idéale pour les Zémidjans de Cotonou) avait débuté. A 21 h 10, soit 10 mn de retard sur le programme, Mina AGOSSI descendit dans l’arène avec une superbe robe sculptée à Cotonou. Maintenant le jazz pouvait commencer.

Le Trio composé d’un Français à la contrebasse, d’un Japonais à la batterie et de la Franco-Béninoise Mina Agossi, avait la lourde tache de nous faire oublier la petite pluie intermittente et de nous régaler.

En maitresse des lieux, Mina occupait la scène et mettait en scène ses 2 musiciens tout en communiant avec le public. Elle chantait. Le swing était entrainant. (Je me surprends en train de claquer des doigts). Elle excellait dans l’improvisation et dans un style singulier car elle maitrise sa voix. On y trouve quelque chose de chaud. Des sonorités vodoun apparaissent lorsqu’elle évoque l’Afrique car « l’Afrique ne perd jamais ses enfants de vue » même si elle est née à Besançon. Elle revisitait Jimmy Hendrix et les Pink Floyd à sa manière. Bref, c’était une performance physique et artistique.

Maintenant, je comprends mieux pourquoi elle me racontait la perte de 1 à 2 kg après chaque concert et les raisons pour lesquelles un journaliste a écrit dans « téléobs » qu’ « aux antipodes des sophisticated ladies à la mode Jazzy, Mina faisait du chant un art martial…Elle risque tout à chaque note, mais son chant félin retombe toujours sur ses pattes. » Chapeau, l’Artiste.

Après le concert, et sur l’invitation de l’artiste dans sa loge, les petits fours et quelques coupes de champagne ont définitivement fait oublier les conditions météorologiques exécrables de cette soirée. Que d’émotions.

Paris le 25 Juillet 2009

Post Scriptum :

La scène se passait le lundi 27 Juillet 2009 dans un club parisien de Jazz appelé le SUNSIDE. Il était 23 heures. Le groupe de Jazz « Spirit of life » venait d’émerveiller les amateurs pendant 1 heure. Il y avait de quoi. La pause était annoncée. Le trompettiste, le saxophoniste et le pianiste tous trois Américains de New York, en avaient besoin. Les autres (batterie, contrebasse et percussion) devaient aussi apprécier cette pause. Le chef d’orchestre Daoud Davis Williams, lui aussi Américain, présente ses musiciens qui avaient déjà joué sur tous les continents. Tout se passait en anglais.

Soudain, je l’entendis dire (je vous le traduis) : « Ladies and Gentlemen, Laissez-moi vous présenter une association qui travaille en direction de Ouidah au Bénin. Elle fait un travail formidable. Dans quelques semaines, ce sera une campaign against the Malaria. Il y aura des distributions de Mosquito nets. Mesdames, Messieurs, je demande d’applaudir le Président de cette Association et je lui demande de présenter les actions de l’Association. »

Ce qui fut dit, fut fait (en français SVP). Et la pause intervint. J’avais eu droit dans les discussions à de « full success for your association, Christopher » ou « A mon prochain passage au Bénin, j’irai visiter Ouidah ».

J’allais oublier de vous préciser que M. Daoud Davis WILLIAMS est le premier Américain à adhérer à l’UGDO-France en acquittant sa cotisation annuelle. C’était en Mars 2009.

Paris le 01 Août 2009